music-hall

Montrer la face cachée, « l’envers du décor », montrer ce qui d’habitude nous reste inaccessible, montrer le théâtre dans toute sa vulnérabilité. Montrer le visage derrière le masque, l’être humain derrière le rôle. Music-hall raconte l’ « histoire » de trois comédiens, trois artistes qui, malgré tout – des conditions matérielles et financières déplorables, un public ignorant ou inexistant – continuent à croire en leur « Art » et s’y cramponnent comme à une bouée de sauvetage. Théâtre et récit se mêlent dans cette pièce : on ne sait pas si les personnages jouent ou racontent, s’il répètent ou se souviennent… Leur spectacle est-il leur histoire ou leur histoire leur spectacle ?

Jean-Luc Lagarce à propos de « l’histoire » de Music-hall :

Comme tous les soirs, dans cette ville-là comme dans toutes les autres villes – vingt ou trente années ? trente années… –, la Fille jouera sa petite histoire, prendra des mines, habile à prendre des mines, fredonnera chansonnette et esquissera des pas de danse. Comme tous les soirs, dans cette ville-là comme dans toutes les autres villes, racontant la journée terrible qui s’achève, récit des diverses humiliations et aléas divers. Comme tous les soirs, les deux boys, épuisés, fatigués, rêvant de s’enfuir, s’enfuyant, les deux boys feront mine, habiles à faire des mines, les deux boys l’accompagneront, tricheront avec elle, feront semblant.

Jean-Luc Lagarce a écrit Music-hall en 1989 et mis en scène aussitôt avec sa compagnie, la Roulotte. C’est une pièce pour trois personnages, une femme, « la Fille », et deux hommes, « le Premier Boy » et « le Deuxième Boy », une constellation ambiguë et récurrente dans l’oeuvre de Lagarce. La pièce est hantée par une chanson de Joséphine Baker, star du Music-hall parisien des années vingt et trente.

Avec: Annette Schlechter, Konstantin Rommelfangen et Pitt Simon Mise en scène: Jill Christophe, assistée par Katia Paroux Scénographie et costumes: Fabienne Lentz Lumières: Sophie Tible Cadiot Production: Frédérique Colling, Max Lamesch